Journaliste depuis 2011, actuellement à La Croix, Mikael Corre écrit sur la police, le terrorisme, l’actualité religieuse… Il a participé au lancement de La Croix L’Hebdo en 2019, recherchant notamment des policiers qui ne nient pas leur violence et acceptent d’en parler (« Violences, bavures : des policiers racontent », présélectionné pour le prix Albert Londres 2020). Un an plus tard, il a réalisé l’enquête miroir, côté manifestants.
De sa formation en sociologie, ce Breton d’origine garde une écriture minutieuse, très blanche, et qui laisse une grande place à la parole des autres par exemple, pour décrire sur un an le fonctionnement d’un commissariat à Roubaix ( « Au commissariat », 40 pages parues dans L’Hebdo en janvier 2022, mention spéciale au Grand Prix Stratégies 2022 de l’Innovation média et or dans la catégorie « Meilleure enquête ») ou pour recueillir le plus délicatement possible la parole de Gaëlle Paty, soeur de Samuel (« Samuel Paty n’était pas croyant, mais il voulait comprendre la foi des autres », octobre 2021, prix Jacques Hamel). Son sujet de recherche, lorsqu’il était à l’EHESS, portait sur les dérives sectaires dans les communautés religieuses. Sur cette thématique, en 2017, il a publié un ouvrage rapportant le témoignage d’une religieuse victime « d’abus spirituel » (Le silence de la Vierge, Bayard).
Le Central, récit du réel et d’investigation
Avec un sens de la narration exceptionnel, Mikael Corre nous ouvre les portes d’un commissariat et nous plonge dans son quotidien, entre arrestations, auditions et autopsies, mais aussi moments de camaraderie ou de remise en question.
Une enquête au long cours racontée comme un roman : « L’enquête est construite comme une série américaine.
Des personnages principaux, des seconds rôles hauts en couleur, une ambiance et beaucoup d’action et de suspense. » France 3
« Moi de mon côté, j’ai déjà dans l’idée de passer un an dans un commissariat. À l’heure où la police fait l’objet d’incessants débats, je veux comprendre ce que c’est, qu’être flic. Entrer dans leur tête. Raconter ce qui se passe, surtout quand il ne se passe rien, ou pas grand-chose. Raconter le quotidien : les contrôles, la paperasse, les découvertes de cadavre, les autopsies, les points de deal, les auditions, les accidents… Raconter les découragements. Que font les policiers, concrètement, et avec quels gestes ? Quels ordres reçoivent-ils et pourquoi ? Et quelles sont leurs limites ? » – MIKAEL CORRE.